Claire Castillon, anatomie d’un amour trouble

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Une jeune fille raconte comment sa mère tombe sous l’emprise d’un homme. Au début, il est prévenant, prêt à aider. Il est proche de l’enfant. L’homme entre par effraction dans la vie d’une mère et de sa petite fille. La mère est amoureuse. La fillette voit tout. Du haut de ses sept ans, elle raconte les fragments de cet amour étrange. Effusion, violence. Mots doux, injures. En vérité, il s’agit d’emprise. Il n’y a de discours autre que celui de cet homme qui peut entrer dans la tête de la mère. L’enfant observe que rien ne se produit. Il n’y aura pas de vacillement. Quarante-deux chapitres, courts, directs, à hauteur d’enfant, racontent la mécanique incontrôlable d’une relation toxique. Claire Castillon traduit avec justesse le regard de l’enfant. Par les phrases courtes, incisives, l’homme est aussi entré dans la tête du lecteur. Rencontre avec Claire Castillon également autrice de livres pour enfants1.

Hervé Bentégeat récompensé par l’Académie française : la Belgique à l’honneur.

Michel de Warzée, en Churchill
[caption id="attachment_22204" align="alignnone" width=""]© DRMichel de Warzée, en Churchill[/caption]

Hervé Bentégeat, l’auteur de la pièce Meilleurs Alliées vient de recevoir le Prix du Théâtre de l’Académie francçaise. À travers ce prix décérné à l’ancien rédacteur en chef adjoint du Figaro, ce sont trois belges qui sont honorés : Jean-Claude Idée, le metteur en scène, Michel de Warzée et Pascal Racan, les comédiens. Dans l’histoire du théâtre belge, l’évènement est à ce point rare qu’il se doit d’être souligné.

Vidéo : Beaubourg avant le Centre Pompidou

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 Pour fêter ses quarante ans, le Centre Pompidou aura essaimé tout au long de l’année dans quarante villes de France à travers pas moins de cinquante expositions des plus revigorantes. Mais avant de devenir l’emblématique lieu de culture qu’il est actuellement, le “plateau Beaubourg” était… un parking. 

Tube du grenier : « Suzanne » de Leonard Cohen

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Eventail.be vous propose de (re)plonger dans la manne à disques … De nombreux tubes ont jalonné l’histoire de la musique. Rendez-vous chaque mois pour le Tube du Grenier. Ce mois-ci, retour en 1967 avec « Suzanne », single qui révéla toute la poésie de Leonard Cohen disparu le 7 novembre dernier à l’âge de 82 ans.

Berlinale: billet d’ouverture

Dix festivals réunis en un seul : c’est ainsi qu’un ami et collègue anglais définissait cette 66e Berlinale qui vient de commencer. Pour moi qui rends compte de la manifestation depuis trois décennies, j’avoue que je reste quelque peu éberlué par son développement apparemment inarrêtable. C’est ainsi – pour ne citer qu’un exemple assurément pittoresque – que depuis quelques année le grand patron du festival Dieter Kosslick a imaginé une nouvelle section intitulée « cinéma culinaire ». Des films célébrant l’art de la table sont projetés quotidiennement, et chaque soir un grand chef réinvente dans un bâtiment voisin les recettes qu’on a pu admirer sur grand écran (il suffit de s’inscrire pour participer à cette fiesta gustative). Au total, pour cette 66e édition, plus de 200 films inédits vont être projetés jusqu’au 21 février. Un bonne vingtaine de longs métrages sont présentés dans la compétition, qui se termine par l’attribution des traditionnels Ours d’or et d’argent. Habile diplomate, Kosslick a réussi à séduire Meryl Streep pour qu’elle préside le jury 2016. Mais en fait, comme je l’ai souvent vérifié, c’est dans les sections parallèles (non compétitives) que l’on a le plus de chances de faire de véritables découvertes. Cette fois encore, je ne manquerai donc pas de fréquenter assidûment le Panorama et le Forum du jeune cinéma pour y détecter les talents de demain ou les tendances les plus novatrices.

Yves Saint Laurent 1971: collection du scandale

Un modèle porte un manteau de renard structuré aux épaules, élément caractéristique de la collection 1971
[caption id="attachment_14981" align="alignnone" width=""]© Fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent // Flammarion, Paris 2015Un modèle porte un manteau de renard structuré aux épaules, élément caractéristique de la collection 1971[/caption]

La Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent consacre une exposition à la collection de janvier 1971. Celle qui défraya la chronique pour descendre dans la rue et marqua à jamais l’histoire de la mode… 

Cyrano de Bergerac tient ses promesses à Villers-la-Ville

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La pièce héroïque d’Edmond Rostand revient à l’abbatiale après 29 ans d’absence et on salue ce retour avec énormément de plaisir. Ce que l’on attend du spectacle estival dans les ruines de l’abbaye c’est une singularité. Une représentation dans des décors et une atmosphère que l’on ne pourrait retrouver dans une salle de spectacle traditionnelle. À cet égard, le Cyrano de Bergerac présenté cet été par Del Diffusion répond parfaitement à ces attentes.

Piano Club, le groove de Liège

© Piano Club

Alors que son troisième album (Fantasy Walk) est paru en octobre dernier, focus sur Piano Club, l’un des groupes belges les plus groovy de ces dernières années. L’une de ces entités, surtout, que l’on tient à défendre dans cette rubrique dédiée à la nouvelle scène locale.

Bernard-Henri Lévy à la Berlinale

L'équipe de Death in Sarajevo
[caption id="attachment_15879" align="alignnone" width=""]© Droits réservésL’équipe de Death in Sarajevo[/caption]

Bernard-Henri Lévy a encore sévi. Le philosophe qui avait naguère incité Sarkozy à bombarder la Libye du colonel Khadafi (avec les catastrophiques résultats que l’on sait) se prend aussi régulièrement pour un cinéaste. Je me souviens encore du gigantesque éclat de rire qui avait accueill à Cannes en 1996 son long métrage Le Jour et la nuit, un des bides les plus monumentaux du dernier quart de siècle. Plus récemment il avait signé Bosna, un récit inspiré par les conflits inter-ethniques dans l’ex-Yougoslavie, sur lesquels il est apparemment persuadé de détenir la vérité ultime. La Berlinale propose aujourd’hui en compétition Death in Sarajevo, mais cette fois Lévy n’apparaît que comme scénariste. La réalisation est de Danis Tanovic, un cinéaste bosniaque de 46 ans (formé en Belgique à l’INSAS) qui avait tourné en 2000 le très remarquable No Man’s Land. Voici en tout cas un créateur qui connaît la réalité du terrain et qui n’aborde pas la tragédie de Sarajevo avec les partis pris idéologiques ou politiques d’un écrivain qui ambitionne de s’affirmer comme le Malraux de notre temps.